Kamo Nasu : l’aubergine japonaise traditionnelle Un ingrédient traditionnel de la cuisine japonaise

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Actualisé: 11 juillet 2025
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Table des matières :

    Résumé

    Kamo Nasu, souvent appelée la « reine des aubergines », est un légume traditionnel très prisé de Kyoto, reconnu pour sa forme ronde parfaite et sa peau violette profonde. Cultivée depuis des siècles dans les districts nord de Kyoto, près de la rivière Kamo, cette aubergine se distingue par sa chair ferme, douce et peu seedée, idéale en cuisine japonaise, notamment dans des plats comme le dengaku, où sa texture unique révèle toute sa saveur. Classée parmi les légumes traditionnels de Kyoto appelés Kyōyasai, elle bénéficie d’un terroir particulier avec un climat marqué par de grandes variations de température et un sol riche, qui lui confèrent son goût et sa qualité exceptionnelle. Très ancrée dans la culture culinaire locale, Kamo Nasu est célébrée pour son rôle dans la cuisine de saison, symbole d’un patrimoine gastronomique lié à l’histoire aristocratique et à la tradition impériale de Kyoto.

    Kamo Nasu, souvent appelée la « Reine des aubergines », est l’un des légumes traditionnels les plus précieux de Kyoto. Cette aubergine ronde et distinctive, à la peau violette profonde et à la saveur exceptionnelle, est cultivée dans les quartiers nord de Kyoto depuis des siècles. Ce qui rend la Kamo Nasu vraiment spéciale n’est pas seulement son apparence – sa forme parfaitement ronde la distingue des autres variétés d’aubergines – mais aussi ses propriétés culinaires remarquables qui en ont fait une pierre angulaire de la cuisine japonaise et du patrimoine gastronomique de Kyoto.

    Lors de mes visites estivales à Kyoto, j’ai eu la chance de découvrir la Kamo Nasu dans diverses préparations traditionnelles. La première fois que j’ai rencontré ce légume, c’était dans un petit restaurant familial près de la rivière Kamo, où il était servi en dengaku (aubergine laquée au miso). Sa texture était différente de toutes celles que j’avais goûtées auparavant – ferme et tendre à la fois, avec une douceur qui semblait s’intensifier à chaque bouchée. Cette expérience a éveillé ma fascination pour les légumes traditionnels de Kyoto et leur rôle dans la préservation des traditions culinaires japonaises.

    Qu’est-ce que la Kamo Nasu ?

    La Kamo Nasu (賀茂茄子) est une variété d’aubergine japonaise traditionnelle qui appartient à la prestigieuse catégorie des légumes de Kyoto connus sous le nom de « Kyōyasai » (京野菜). Cette appellation désigne des légumes cultivés à Kyoto depuis des générations et profondément liés à la culture culinaire de la région. Le nom « Kamo » vient de la région de la rivière Kamo au nord de Kyoto où l’aubergine était traditionnellement cultivée, tandis que « Nasu » signifie aubergine en japonais.

    Ce qui distingue la Kamo Nasu des autres variétés, c’est sa forme ronde unique, mesurant plus de 10 centimètres de diamètre. Contrairement aux aubergines allongées que l’on trouve couramment en supermarché, la Kamo Nasu a une forme parfaitement sphérique qui la rend immédiatement reconnaissable. Sa peau est violette très foncée, brillante, qui capte et reflète la lumière, tandis que la chair intérieure est ferme et dense, avec moins de graines que la plupart des autres variétés d’aubergines.

    Ce légume unique s’inscrit dans la tradition plus large de l’alimentation saisonnière de Kyoto, où les ingrédients sont célébrés pour leur lien avec des moments précis de l’année et leur terroir local. En 1987, la préfecture de Kyoto a officiellement désigné 17 variétés sur 34 types comme « légumes traditionnels de Kyoto », la Kamo Nasu étant l’un des exemples les plus emblématiques [1]. Selon les archives historiques, tous les légumes traditionnels de Kyoto ont été introduits à l’origine depuis d’autres préfectures mais sont devenus célèbres après avoir été transformés par le climat et le sol uniques de Kyoto [2].

    Importance historique et culturelle

    L’histoire de la Kamo Nasu est profondément ancrée dans le passé aristocratique de Kyoto et les traditions culinaires sophistiquées qui se sont développées autour de la cour impériale. Comme de nombreux légumes traditionnels japonais, la Kamo Nasu a d’abord été introduite d’autres régions avant d’être transformée par le climat et le sol uniques de Kyoto en quelque chose d’extraordinaire.

    Selon les archives historiques, la culture de la Kamo Nasu a véritablement commencé à l’époque d’Edo (1603-1868), lorsque ce légume était cultivé principalement dans les quartiers nord de Kyoto, particulièrement autour de la rivière Kamo. Le climat de bassin de la région, marqué par de fortes variations de température entre le jour et la nuit, combiné au sol alluvial riche apporté par la rivière, créait des conditions idéales qui renforçaient la douceur et la texture naturelle de l’aubergine. La principale zone de culture traditionnelle est centrée sur la ville de Kyoto, notamment dans les quartiers nord où coule la rivière Kamo [3].

    Ce qui fait la valeur culturelle de la Kamo Nasu, c’est son rôle dans la culture culinaire saisonnière de Kyoto. La cuisine traditionnelle de la ville met un point d’honneur au « shun » (旬), le fait de consommer les aliments à leur pleine saisonnalité. La Kamo Nasu atteint son apogée en été, faisant d’elle un ingrédient célébré dans la cuisine kaiseki (multi-plats japonais) et les plats traditionnels de Kyoto. Ce lien à la saisonnalité reflète la philosophie japonaise plus large d’harmonie avec la nature et d’appréciation du rythme des saisons.

    Lors de mes visites des marchés traditionnels de Kyoto, j’ai observé à quel point la Kamo Nasu est traitée avec un respect quasi-religieux. Les vendeurs mettent ces aubergines rondes en valeur, avec souvent des explications détaillées sur leur origine et les meilleures manières de les cuisiner. Ce respect voué à une unique variété montre l’importance culturelle profonde que les ingrédients traditionnels occupent dans la culture culinaire japonaise.

    Caractéristiques botaniques et conditions de culture

    La Kamo Nasu (Solanum melongena) appartient à la famille des solanacées et se distingue par plusieurs caractéristiques botaniques uniques. Le trait le plus frappant est sa forme parfaitement ronde, mesurant généralement 10 à 12 centimètres de diamètre à pleine maturité. Cette sphéricité n’est pas seulement esthétique : elle sert aussi en cuisine, car elle assure une répartition homogène de la chaleur à la cuisson.

    La peau de la Kamo Nasu est d’un violet profond, lustré, tirant presque sur le noir selon la lumière. Cette pigmentation intense est due à une forte concentration d’anthocyanes, les mêmes composés qui donnent leur couleur aux myrtilles et au vin rouge. La peau est relativement fine mais résistante, protégeant le fruit tout en restant comestible. Sous la peau, la chair est dense, d’un blanc crémeux, avec une texture plus ferme que la plupart des variétés commerciales.

    Un des aspects les plus remarquables de la Kamo Nasu est son faible taux de graines, comparé aux autres aubergines. La chair est lisse et homogène, quasiment sans poches de graines, ce qui lui confère une texture supérieure et la rend idéale pour les plats où l’on cherche de la consistance. Cette caractéristique fait aussi que la Kamo Nasu absorbe beaucoup moins d’huile à la cuisson, ce qui en fait une option plus saine pour les plats frits.

    Les conditions de culture sont très spécifiques et contribuent grandement aux qualités uniques de la Kamo Nasu. Ce légume prospère dans le climat de bassin de Kyoto, où la différence de température entre le jour et la nuit peut atteindre 15 à 20 °C pendant la saison de croissance. On dit que cette variation stimulera le développement des sucres naturels et des composés aromatiques dans le fruit.

    La qualité du sol est aussi essentielle. Les zones de culture traditionnelles autour de la rivière Kamo bénéficient d’un sol alluvial riche, bien drainé tout en retenant l’humidité. Ce type de sol offre l’équilibre parfait en nutriments et en eau pour que la Kamo Nasu développe sa douceur et sa texture ferme caractéristiques. L’influence de la rivière crée aussi un microclimat légèrement plus humide que le reste de Kyoto, protégeant les fruits de la chaleur excessive.

    culture de kamo nasu aubergine

    Culture et production

    La culture de la Kamo Nasu suit des méthodes traditionnelles perfectionnées au fil des générations. La saison démarre généralement au début du printemps, les graines étant semées en serre ou sous abri pour garantir une germination optimale. Une fois les jeunes plants établis et la menace de gelée passée, ils sont repiqués en pleine terre, habituellement fin avril ou début mai.

    La production traditionnelle privilégie la qualité plutôt que la quantité, les agriculteurs cultivant généralement moins de plants au mètre carré afin que chaque fruit puisse recevoir suffisamment de nutriments et d’attention. Les plants sont espacés avec soin pour assurer une bonne aération et un ensoleillement optimal, ce qui prévient les maladies et favorise une maturation homogène. À la différence des productions commerciales d’aubergine utilisant de nombreux intrants chimiques, la culture traditionnelle de la Kamo Nasu privilégie souvent des méthodes bio, notamment la lutte naturelle contre les parasites et les engrais organiques.

    L’un des aspects les plus laborieux de la culture de la Kamo Nasu est la surveillance attentive et l’entretien continus tout au long de la saison. Les agriculteurs doivent régulièrement inspecter l’apparition de parasites, maladies et carences, la qualité du produit final dépendant d’un soin constant. Les plants sont tuteurs ou soutenus pour éviter que les fruits lourds ne touchent le sol, ce qui pourrait entraîner pourritures ou dommages.

    La récolte de la Kamo Nasu nécessite un timing précis et une manipulation délicate. Les fruits sont cueillis lorsqu’ils atteignent la taille et la couleur optimales : peau violacée caractéristique, chair ferme mais pas trop mûre. Contrairement à certains légumes pouvant être récoltés mécaniquement, la Kamo Nasu est généralement cueillie à la main pour éviter les meurtrissures et garantir la qualité.

    Lors de ma visite dans une ferme traditionnelle de Kamo Nasu au nord de Kyoto, j’ai été frappé par le soin et l’attention apportés à chaque étape du processus. L’agriculteur m’a expliqué que produire une Kamo Nasu de qualité requiert non seulement une maîtrise technique mais aussi une compréhension profonde du climat et du sol locaux. Ce savoir-faire traditionnel, transmis de génération en génération, fait de la culture de la Kamo Nasu à la fois un art et une science.

    Utilisations culinaires et préparations traditionnelles

    Les qualités culinaires exceptionnelles de la Kamo Nasu en font un ingrédient polyvalent de la cuisine japonaise, particulièrement dans la gastronomie raffinée de Kyoto. Sa texture ferme et sa capacité à garder sa forme à la cuisson la rendent idéale pour de nombreux modes de préparation : grillée, frite, mijotée ou en pickles.

    L’une des préparations les plus emblématiques est le « Dengaku » (田楽), où la Kamo Nasu est coupée en tranches épaisses, grillée jusqu’à ce qu’elle soit tendre puis nappée d’un glaçage de miso sucré. Ce plat met en valeur la douceur naturelle de l’aubergine, tout en soulignant la complexité du miso. Sa forme ronde est parfaite pour ce mode de préparation, chaque tranche gardant admirablement sa tenue à la cuisson. Selon la documentation officielle de la MAFF, la Kamo Nasu se caractérise par sa forme ronde de plus de 10 cm de diamètre, sa chair ferme qui ne s’effondre pas à la cuisson, et une saveur noble qui lui vaut le titre de « Reine des aubergines » [4].

    Une autre préparation classique est le « Yaki Nasu » (焼き茄子) où l’aubergine est grillée entière jusqu’à ce que sa peau noircisse, la chair devenant alors crémeuse et fondante. La peau est ensuite retirée pour laisser apparaître la pulpe tendre, parfumée d’une touche fumée. Cette méthode révèle la douceur naturelle de l’aubergine et crée un plat à la fois simple et sophistiqué. J’ai savouré ce plat dans plusieurs restaurants traditionnels de Kyoto, où il est souvent servi lors d’un repas kaiseki saisonnier.

    La Kamo Nasu est aussi parfaite pour les plats mijotés, car elle absorbe bien les arômes tout en gardant sa structure, ce qui en fait un ingrédient idéal pour les nabe (plats de type hot pot) ou d’autres préparations mijotées. Sa faible absorption d’huile en fait également un choix plus sain pour les plats en sauce ou au bouillon.

    En cuisine moderne, la Kamo Nasu est délicieuse en tempura, sa texture ferme et sa saveur douce mettant en avant la pâte légère et croustillante. Sa forme ronde permet également de jolies présentations élégantes.

    Le pickles est une autre méthode traditionnelle de conservation, notamment au plus fort de la récolte. Le pickle, appelé « Nasu no Shibazuke », combine aubergine et autres légumes saisonniers, pour donner un condiment acidulé et savoureux que l’on apprécie toute l’année. La mise en pickles prolonge la durée de conservation et ouvre à de nouveaux profils de goût qui accompagnent de nombreux plats traditionnels japonais.

    Saison et conseils de sélection

    La Kamo Nasu ne se récolte que pendant une courte période de l’année, très attendue pourtant, généralement de fin juin à début octobre. Son pic de saveur et de texture est en juillet-août, ce qui en fait une véritable délicatesse estivale dans le calendrier culinaire de Kyoto.

    Lors du choix de la Kamo Nasu, plusieurs critères de qualité doivent être pris en compte. La peau doit être d’un violet profond et lustré, sans taches ni zones molles. Le fruit doit être lourd pour sa taille, signe d’une chair dense et riche en eau. Le pédoncule doit être vert et frais, jamais sec ou brun. Un autre signe : la peau doit s’enfoncer très légèrement à la pression du doigt, indiquant une chair mûre et tendre.

    La taille est aussi à surveiller. Bien que la Kamo Nasu soit naturellement ronde, la taille idéale pour la plupart des usages culinaires est de 10 à 12 centimètres de diamètre. Les plus grosses peuvent impressionner visuellement mais sont parfois moins tendres et moins savoureuses. Les plus petites, quoique comestibles, n’offrent pas toujours le même plaisir en bouche.

    Dans les marchés traditionnels de Kyoto, j’ai appris que les meilleures sont souvent celles récoltées dans les 24 à 48 heures. Leur qualité décline vite après la cueillette ; il faut donc surveiller la date de la récolte, souvent affichée par les commerçants.

    Pour les conserver, il convient de les placer dans un endroit frais et sec, et de les consommer dans les quelques jours suivant l’achat pour profiter de leur saveur et leur texture optimales. Contrairement à d’autres légumes, la Kamo Nasu préfère une conservation à température ambiante : le réfrigérateur risque de ramollir la chair ou de développer des goûts indésirables.

    Vertus nutritionnelles et bienfaits pour la santé

    La Kamo Nasu offre de nombreux atouts nutritionnels qui en font un ingrédient précieux pour une alimentation saine. Comme les autres aubergines, elle est pauvre en calories et en matières grasses mais riche en fibres, un choix idéal pour celles et ceux qui souhaitent maintenir leur poids ou améliorer la santé digestive. Une portion type contient environ 25 calories, ce qui en fait un aliment minceur sans culpabilité.

    L’un de ses avantages nutritionnels notables est son taux élevé d’antioxydants, notamment la nasunine, un composé présent dans la peau violette appartenant à la famille des anthocyanes. Ces antioxydants protègent les cellules contre les radicaux libres et pourraient contribuer à la longévité et à l’état général de santé. La couleur violette de la peau de la Kamo Nasu témoigne de cette richesse en antioxydants, faisant d’elle l’une des variétés d’aubergines les plus nutritives.

    Elle est aussi une bonne source de plusieurs vitamines et minéraux : elle contient notamment de la vitamine B6, cruciale pour le développement cérébral et la fonction nerveuse, et de la vitamine C, qui soutient l’immunité et la production de collagène. On y trouve également du potassium, qui aide à réguler la pression artérielle et la santé cardiaque, ainsi que du manganèse, important pour les os et le métabolisme.

    Autre bienfait, sa faible absorption d’huile par rapport aux autres aubergines. Cela la rend particulièrement intéressante pour les plats frits, car elle n’en ressortira ni grasse ni lourde à la dégustation. Avec sa teneur élevée en fibres, la Kamo Nasu est donc idéale pour celles et ceux qui visent une alimentation bénéfique à la santé cardiovasculaire ou souhaitent limiter leur apport en matières grasses.

    Sa richesse en fibres renforce aussi ses bénéfices pour la santé digestive et aide à réguler la glycémie. Elle convient parfaitement aux personnes diabétiques ou à celles désirant maintenir un niveau d’énergie stable tout au long de la journée.

    Dans la médecine traditionnelle japonaise, on attribue depuis longtemps à l’aubergine, et donc à la Kamo Nasu, des propriétés rafraîchissantes, aidant à rééquilibrer le corps pendant les fortes chaleurs. Cette sagesse rejoint la science nutritionnelle moderne, qui souligne l’intérêt d’une alimentation saisonnière pour la santé.

    Où trouver et découvrir la Kamo Nasu

    Pour les voyageurs souhaitant découvrir la Kamo Nasu dans toute son excellence, Kyoto offre de nombreuses possibilités. Les marchés traditionnels, les restaurants spécialisés et certains évènements saisonniers permettent de la goûter et d’en savoir plus sur ce légume hors du commun. L’office du tourisme de Kyoto propose des informations complètes sur les légumes traditionnels et leur place dans la gastronomie locale, avec notamment des guides détaillés sur les lieux où goûter et découvrir ces produits [5].

    Le marché Nishiki, surnommé la « cuisine de Kyoto », est l’un des meilleurs endroits pour trouver de la Kamo Nasu fraîche en saison. Les commerçants, experts en légumes traditionnels, sont de bon conseil pour le choix, la conservation et la préparation. Nombre d’entre eux proposent des dégustations, pour savourer la Kamo Nasu dans différentes préparations typiques.

    Les restaurants traditionnels de Kyoto mettent aussi souvent la Kamo Nasu à l’honneur sur leurs cartes estivales. Les restaurants de kaiseki, spécialisés dans les menus multi-plats de saison, intègrent la Kamo Nasu parmi leurs recettes. Ils travaillent souvent en direct avec les paysans locaux, garantissant fraîcheur et authenticité.

    Pour aller plus loin, des écoles de cuisine et centres culturels proposent des ateliers pour découvrir la Kamo Nasu et d’autres légumes traditionnels de Kyoto. Ces programmes conjuguent visite de marché, cours de cuisine pratique et explications détaillées sur l’histoire et l’importance culturelle des ingrédients. Participer à ces ateliers permet une immersion unique dans la tradition culinaire de Kyoto et la préservation de ses savoirs.

    Les fêtes et événements saisonniers sont d’autres moments privilégiés pour découvrir la Kamo Nasu et les légumes traditionnels. Le festival annuel des légumes traditionnels de Kyoto, organisé en pleine saison de récolte, propose stands, dégustations et activités pédagogiques sur la place des légumes dans le patrimoine culinaire local. Selon l’Office du tourisme de Kyoto, ces légumes comme la Kamo Nasu sont essentiels pour comprendre la culture gastronomique de la ville et ses traditions saisonnières [6].

    Lors de ma dernière visite, j’ai découvert un petit restaurant familial près de la rivière Kamo, spécialisé dans la préparation traditionnelle des légumes anciens. La propriétaire, héritière de plusieurs générations d’agriculteurs, m’a confié que le restaurant s’approvisionne directement auprès des fermes locales, garantissant ainsi la plus grande fraîcheur. Ce lien direct entre producteur et consommateur est un pilier de la culture alimentaire japonaise et contribue à préserver la qualité des ingrédients traditionnels.

    Comparaison avec d’autres variétés d’aubergines

    Caractéristique Kamo Nasu Aubergine japonaise standard Aubergine italienne Aubergine thaïe
    Forme Parfaitement ronde, 10-12 cm de diamètre Longue et fine, 20-25 cm de long Grande et ovale, 15-20 cm de long Petite et ronde, 3-5 cm de diamètre
    Couleur de la peau Violet profond, brillant Violet foncé, mat Violet foncé, légèrement brillant Verte ou violette selon la variété
    Texture de la chair Dense et ferme, peu de graines Moelleuse et crémeuse, graines modérées Dense et charnue, quelques graines Ferme et croquante, très peu de graines
    Saveur Douce et subtile, complexe Douce et légèrement amère Riche et charnue Douce et légèrement sucrée
    Absorption d’huile Faible Moyenne Forte Faible
    Meilleures méthodes de cuisson Grillé, mijoté, tempura Grillé, sauté Au four, rôti, grillé Currys, sautés

    Ce comparatif met en lumière les qualités uniques qui font de la Kamo Nasu une aubergine à part. Sa forme ronde, sa texture dense, sa faible absorption d’huile la rendent idéale pour la cuisine japonaise traditionnelle, tandis que sa saveur douce et complexe la différencie des autres variétés.

    Préservation du savoir traditionnel

    Plus qu’une simple connaissance agricole, la culture et la préparation de la Kamo Nasu relèvent d’une tradition vivante reliant les générations passées et présentes. Les techniques utilisées pour cultiver, récolter, préparer ce légume ont été raffinées au fil des siècles, constituant un savoir-faire à la fois pratique et éminemment culturel.

    Les agriculteurs traditionnels de Kamo Nasu perpétuent souvent des méthodes transmises dans leur famille depuis des générations. Cela inclut à la fois la technique de culture, mais aussi une connaissance intime du climat local, des particularités du sol et du rythme des saisons sur la croissance et la qualité du légume. Cette transmission se fait principalement de manière orale et par la pratique, d’où la fragilité de ce savoir, surtout alors que les jeunes générations s’éloignent du monde agricole.

    De nombreux efforts sont déployés à Kyoto et dans tout le Japon pour préserver ces connaissances. Des organisations comme la Société de Préservation des Légumes Traditionnels de Kyoto travaillent à documenter les méthodes de culture, à soutenir les agriculteurs locaux et à sensibiliser le public à l’importance de la préservation des légumes anciens et des savoirs qui y sont associés. Cela passe par des ateliers, programmes éducatifs et initiatives pour connecter agriculteurs traditionnels et nouveaux marchés.

    La préservation de la culture de la Kamo Nasu passe aussi par la sauvegarde de sa diversité génétique. Les variétés traditionnelles comme la Kamo Nasu présentent des traits génétiques singuliers entretenus depuis des siècles (résistance à certaines maladies, adaptation au terroir local, saveurs et textures spécifiques). Préserver cette ressource génétique est primordial pour garantir la qualité et l’authenticité de ces légumes.

    Les efforts de conservation portent aussi sur la transmission des traditions culinaires associées à la Kamo Nasu. Les modes de préparation, recettes, rituels de service font partie intégrante du patrimoine lié à ce légume. Restaurants, écoles de cuisine et organismes culturels œuvrent à les transmettre afin que les générations futures puissent bénéficier du contexte culturel complet des légumes japonais anciens.

    Au fil de mes conversations avec agriculteurs et chefs traditionnels à Kyoto, j’ai été impressionné par leur profond sentiment de responsabilité pour cet héritage. Beaucoup se voient comme des gardiens du patrimoine, pas seulement comme producteurs ou cuisiniers. Cette idée de transmission explique leur engagement à maintenir les méthodes traditionnelles et à les partager avec les générations à venir.

    La Kamo Nasu est bien plus qu’une simple variété d’aubergine : elle incarne le lien vivant avec le riche patrimoine culinaire de Kyoto et l’importance de la préservation des cultures alimentaires traditionnelles. De sa forme ronde distinctive à sa saveur et sa texture exceptionnelles, chaque aspect de ce légume raconte une histoire de culture attentive, de signification culturelle et d’excellence gastronomique.

    Que vous soyez passionné de cuisine ou simplement curieux des ingrédients japonais traditionnels, déguster la Kamo Nasu lors de votre voyage à Kyoto vous offrira une compréhension profonde de la culture culinaire de la ville et du rôle joué par les légumes traditionnels dans la conservation du patrimoine gourmand. Goûter ce légume remarquable, cuisiné selon les méthodes ancestrales, est une fenêtre unique sur l’univers raffiné de la cuisine japonaise et les valeurs culturelles qui la façonnent.

    Avez-vous déjà goûté la Kamo Nasu ou d’autres légumes traditionnels japonais ? Partagez vos expériences et vos recettes découvertes au fil de vos voyages au Japon dans les commentaires !

    Si vous souhaitez approfondir votre exploration des ingrédients japonais traditionnels et leur place dans les hauts-lieux culinaires du Japon, testez d’autres légumes anciens qui font toute la diversité et la singularité de la cuisine japonaise. Chacun a son histoire, sa dimension culturelle et ses usages culinaires qui enrichissent le patrimoine gourmand japonais.

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